La formation de tir de précision et de maîtres-chiens pour la protection des espaces publics s’achève avec succès.

Nous interviewons une équipe sénégalaise composée de 4 tireurs de précision, qui travaille avec la Guardia Civil espagnole dans le cadre du projet européen CT Public Spaces.

Le projet CT Public Spaces [financé par l’Union européenne, géré par la Formation du Personnel d’Investigation (FPI), mis en œuvre par la Fondation internationale et ibéroaméricaine pour l’administration et les politiques publiques (FIIAPP)] porte sur l’échange, le développement et l’amélioration des compétences des professionnels en charge de la protection des espaces publics dans 3 pays partenaires. Par conséquent, les institutions collaboratrices disposeront d’une plus grande capacité de prévention et de réaction face à une éventuelle menace terroriste.
Nous avons interrogé 4 représentants de la police et de la gendarmerie nationales sénégalaises pour connaître en personne le contenu et l’impact des formations dispensées au parc d’entraînement des forces spéciales de la Guardia Civil (P.E.F.E.), à Logroño. Cette première expérience permettra de monter une équipe de formateurs qui enseigneront, dès leur retour à Dakar, ce qu’ils ont appris avec le soutien de spécialistes qui travaillent sur le projet.

Développement du programme théorique de la formation en tir de précision, menée par la Guardia Civil espagnole dans le cadre du projet CT Public Spaces

Quels sont les objectifs de cette formation ?
Le but est de créer un échange d’expériences financé par la coopération européenne, permettant aux membres de la police et de la gendarmerie sénégalaises que nous sommes de collaborer avec la Guardia Civil espagnole. Dès notre retour de la formation, nous pourrons mettre en pratique au Sénégal les connaissances acquises et devenir à notre tour des instructeurs pour enseigner ce que nous avons appris à nos collègues de Dakar.
 
Quelles activités sont menées dans le cadre de la formation et en quoi consistent-elles ?
Le projet CT Public Spaces contient 11 thèmes différents. Cette formation spécifique portait sur 3 thèmes inclus dans le projet, à savoir un programme théorique et pratique pour les tireurs de précision, un autre programme pour les maîtres-chiens de chiens d’intervention, et enfin un dernier programme destiné aux maîtres-chiens de chiens détecteurs d’explosifs.

Y a-t-il une différence entre les armes ou les techniques utilisées au Sénégal et celles qui sont pratiquées ici ?
Il n’existe pas de grande différence entre celles que nous utilisons ici et celles dont nous disposons au Sénégal. Cependant, nous faisons effectivement la différence entre les armes qui sont utilisées dans un contexte policier ou celles utilisées à des fins militaires.

De quelle manière la formation suivie sera-t-elle utilisée à votre retour au Sénégal ?Quelles en seront les applications concrètes ?
De retour au Sénégal, nous intégrerons ce que nous avons appris ici dans le programme des principales formations. Dans tous nos centres, il y a des tireurs d’élite et des maîtres-chiens, en particulier dans les centres des forces spéciales de la Gendarmerie nationale sénégalaise (GNS) et de la Police nationale sénégalaise (PNS), qui reçoivent fréquemment du personnel pour s’entraîner dans les deux spécialités. Bien entendu, ces derniers recevront également la formation.

La formation reçue est-elle adaptée au contexte sénégalais, en termes de lutte contre le terrorisme et de protection des espaces publics ?
Au Sénégal, nous nous chargeons quotidiennement des préparatifs pour lutter contre le terrorisme. Nous devons être prêts pour prévenir des attaques et nous nous entraînons précisément pour cela. C’est la raison pour laquelle les formations qui nous ont été dispensées seront très utiles. Ainsi, si une menace terroriste survient, nous saurons comment y faire face. Cela est très utile pour les tireurs de précision, car lorsqu’il y a une menace terroriste, ils s’exposent en première ligne et c’est très important. De plus, tous les dispositifs antiterroristes ont des maîtres-chiens. Dans cette expérience, tout le monde est gagnant.
Quelle partie ou quel enseignement vous a semblé le plus pertinent dans la formation qui vous a été dispensée ?
Tout est très utile et, dans cet échange, il est évident que toutes les personnes impliquées y gagnent quelque chose. Ce qui nous a beaucoup impressionnés, c’est le professionnalisme dont nos collègues espagnols ont fait preuve, lorsque nous avons travaillé sur la partie théorique, mais aussi sur la partie pratique. En effet, nous devons évidemment étudier et connaître la théorie pour chaque exercice, mais ce qui prime, c’est d’être le plus professionnel et le plus rigoureux possible au moment de la mise en pratique, pour pouvoir apporter une solution et intervenir immédiatement et efficacement.
2 participants sénégalais prennent la parole durant la formation qui eut lieu dans les installations de l’Unité d’action rurale (UAR), à Logroño